Remboursement des PGE : le milieu du gué 

Afin de faire face à l’arrêt d’activité pendant la période covid, 700 000 entreprises ont bénéficié d’un Prêt Garanti par l’État (PGE) pour un total de 145 milliards d’euros.  

Les remboursements ayant commencé en 2021 ou 2022, beaucoup d’entreprises ont honoré environ la moitié des échéances, avec généralement l’équivalent de deux annuités restant à payer. 

Les études que nous avons réalisées chez Breizh Rebond montrent que, pour les sociétés dont la rentabilité ne s’est pas suffisamment améliorée ces deux dernières années, les échéances à venir seront les plus dures. 

En effet, l’entreprise doit concilier :  

  • le remboursement des dettes dites « classiques », contractées pour financer ses investissements ou son développement, 
  • avec le remboursement des dernières échéances des PGE, qui sont des dettes « non productives » contractées pour financer un arrêt d’activité. 

Pour les PME dont la rentabilité est faible, cela risque d’être très compliqué de rembourser les deux types de dettes concomitamment. Jusqu’à présent, c’est souvent de la trésorerie excédentaire qui avait permis de rembourser les échéances PGE. Aujourd’hui, nous constatons que certaines sociétés sont à court de cash, surtout dans cette période de ralentissement économique. 

Voici un exemple, tiré d’un cas réel, qui montre que la capacité de l’entreprise n’est pas suffisante pour faire face à ses besoins futurs :  

Chiffre d’affaires : 23M€   Montant PGE restant dû : 1,5 M€
EBITDA normatif : 750K€   Autres dettes bancaires MLT : 1,4 M€
  Lignes court terme : 1,9 M€

Le schéma ci-contre démontre que l’EBITDA normatif (qui est une approximation maximaliste très sommaire du cash-flow annuel) ne suffit pas à rembourser l’ensemble des dettes en 2024 et 2025. Les échéances des dettes ne pourront dès lors pas être repayées par la seule génération de trésorerie de la société. La partie qui pose un problème provient du remboursement des PGE 

Le schéma ci-dessous montre que l’EBITDA normatif (qui est une approximation maximaliste très sommaire du cash-flow annuel) ne suffit pas à rembourser l’ensemble des dettes en 2024 et 2025.

Dans un cas comme celui-là, le chef d’entreprise qui ne dispose pas d’une réserve de trésorerie n’a que trois solutions : 

  • réussir à remonter fortement sa rentabilité à court terme (très peu probable) ; 
  • étaler à nouveau les remboursements sur plusieurs années, dans le cadre d’une conciliation. Cependant, le cout sera élevé, car les taux seront réajustés significativement à la hausse pour tenir compte des taux du marché actuel. De plus, les banques arrêteront très probablement d’octroyer de nouveaux crédits à la société, et ce, pour plusieurs années ; 
  • Augmenter le niveau de ses fonds propres. 

Plus le dirigeant sera capable d’anticiper cette situation à l’avance, plus il aura des chances de trouver la meilleure solution.