Le comité stratégique : un outil d’amélioration de la performance
Chez Breizh Rebond nous sommes toujours étonnés de constater le très faible nombre de PME dans lesquelles le dirigeant a constitué un comité stratégique pour l’accompagner dans la conduite de son entreprise. C’est souvent l’entrée d’un actionnaire extérieur qui permet à la gouvernance d’évoluer.
Mais pourquoi ne pas le faire avant ? Et ce, quelle que soit la taille de l’entreprise.
Cet article est destiné à rappeler les effets positifs induits par un comité stratégique, et à donner les bases (très simples) pour avoir un comité stratégique efficient qui apporte une valeur ajoutée au dirigeant.
Qu’est-ce qu’un comité stratégique ?
Un comité stratégique est la réunion régulière d’un petit nombre d’entrepreneurs qui apportent leurs compétences et leurs expériences au dirigeant d’une entreprise, afin de l’aider dans sa réflexion, ses prises de décisions et le pilotage de son entreprise.
Pourquoi un patron de PME devrait-il créer un comité stratégique ?
- D’abord pour lui : en tant que clé de voute de sa société, il est légitime qu’il puisse bénéficier du regard (et des conseils) de ses pairs sur son métier de dirigeant et sur son entreprise.
- Pour prendre du recul : le comité est l’un des rares moments qui oblige à se poser et à prendre du recul par rapport à un quotidien souvent surchargé de tâches très opérationnelles. Ce moment de recul commence en amont lorsque le dirigeant réfléchit aux thèmes qu’il va aborder dans son comité, et à sa préparation.
- Parce que ça fait du bien ! : en effet, les moments d’échanges et de prise de recul permis par un comité sont certes, parfois challengeant, mais aussi des moments de respiration qui font du bien.
- Pour pouvoir partager ses questionnements : le comité stratégique est un lieu protégé par la confidentialité où le dirigeant peut librement échanger sur ses questionnements et ses doutes pour bénéficier du regard et des conseils de ses pairs.
- Pour améliorer la gestion de son entreprise : les membres du comité ne manqueront pas de challenger les outils de pilotage, de questionner certains résultats, et de pointer des zones d’amélioration que le dirigeant n’adresse pas toujours volontiers.
Les « indispensables » d’un comité stratégique utile au dirigeant :
Comment choisir les membres ?
- Les membres du comité seront choisis parmi d’autres chefs d’entreprise qui pourront s’appuyer sur leur vécu pour apporter un éclairage aux problématiques rencontrées par le dirigeant.
- Idéalement, leurs compétences premières seront complémentaires (exemples : un membre ayant une forte sensibilité sur le développement commercial, un autre avec une connaissance du métier de l’entreprise et donc des réseaux à apporter pour le développement. Ou encore, quelqu’un avec des compétences financières.). Pour la richesse des échanges, les comités sont souvent composés d’au moins 4 personnes : le dirigeant et 3 membres, extérieurs à l’entreprise.
- Aucun salarié de l’entreprise ne peut être membre du comité, car cela empêcherait d’aborder bon nombre de sujets (comme : « j’ai envie de vendre l’entreprise », « dois-je me séparer de tel ou tel collaborateur », etc.). En revanche, ils peuvent intervenir de manière ponctuelle sur des sujets déterminés.
Le coût du comité :
Parmi les nombreuses idées reçues sur le comité, l’objection du coût (« ça coute cher ») revient fréquemment. Or, un comité ne coute pas forcément cher.
- Pour les TPE et les petites PME, il peut être gratuit : le dirigeant demande à des chefs d’entreprise qu’il connait bien s’ils veulent bien lui consacrer du temps et l’aider en faisant partie d’un comité.
- Si l’entreprise est plus importante, la rémunération peut être relativement faible. Cela commence sur des bases d’environ 1 000 euros la journée par participant, pour une réunion qui dure, entre 2 heures et ½ journée.
L’organisation des réunions :
- Au début, les réunions se tiennent généralement tous les trimestres. Ensuite, une fois que chacun connait bien l’entreprise, cela passe à 2 ou 3 réunions par an. Ce qui n’empêche pas de faire un comité ad-hoc s’il y a un sujet important pour l’avenir de l’entreprise (exemple : une opportunité de croissance externe, des difficultés non prévues, etc.). Une demi-journée et deux heures suffisent pour faire un tour complet des différents sujets que souhaite présenter le dirigeant. Ce qui laisse ensuite le temps d’aller déjeuner !
- Il n’y a pas de réunion utile sans une préparation de la part du dirigeant. Elle se matérialise par un support de présentation qui comprendra un ordre du jour détaillé, la présentation des indicateurs, du tableau de bord de l’entreprise, un compte rendu des actions entreprises et des résultats obtenus depuis le dernier comité, une présentation des problématiques sur lesquelles le dirigeant souhaite échanger.
- La phase de préparation est déjà l’occasion de commencer à prendre du recul. Elle oblige le dirigeant à se poser avant le comité, pour mettre ses idées en place et se concentrer sur les sujets les plus importants.
- Les premières réunions sont souvent le moment de définir un tableau de bord de l’entreprise, quand il n’existe pas. Le tableau de bord doit notamment contenir des indicateurs métiers très opérationnels qui permettront d’avoir une vision de ce qui fait l’essence de l’entreprise. Par exemple des indicateurs directement issus de la production pour une entreprise industrielle.
- À l’issue de la réunion, le dirigeant fera un compte rendu avec les principales décisions ou pistes de réflexions que lui a apporté la réunion, ainsi que les actions à mettre en place.
Moment d’échange et de partage, instance qui permet d’être challengé et de faire progresser sa pratique professionnelle. Le comité stratégique devrait être prescrit à chaque chef d’entreprise ! Sa mise en place est facile, d’autant plus qu’il n’a pas à s’inscrire dans un cadre légal.
Si, avant de lire cet article, vous réfléchissiez à créer votre comité, alors arrêtez de réfléchir, et… AGISSEZ !